Le projet de loi de finance 2016 du gouvernement prévoit encore une fois des mesures d’austérité qui toucheront directement les étudiants. Le ministre du logement veut économiser l’année prochaine 225 millions d’euros sur les APL, puis une nouvelle baisse de 314 millions d’euros est prévue pour 2017. Cette nouvelle mesure d’austérité privera 500 000 ménages de cette aide vitale, et permis eux de nombreux étudiants. Mais pire encore, pour les salariés de moins de 25 ans (et par conséquent la majorité des étudiants salariés) ce sera leur revenu annuel qui sera désormais pris en compte dans le calcul de leurs droits et non plus leur première fiche de paye. En agissant ainsi, le gouvernement soi-disant socialiste porte un nouveau coup aux conditions de vie des étudiants qui travaillent en accentuant encore plus la précarité dont ils souffrent déjà. De plus, cette mesure contribuera à accélérer le processus d’embourgeoisement des facultés, qui deviennent chaque année plus élitistes. Moins de 30% des étudiants sont issus de familles d’ouvriers ou d’employés alors que ces classes sociales représentent la majorité des actifs du pays. Le « parti libéral-socialiste » accroît les inégalités à la faculté avec des mesures anti-populaires au sens propre du terme.
Pour preuve, face à cette précarité croissante des étudiants, le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que d’enfoncer le clou en réduisant le budget du CNOUS de 50 millions d'euros l'année prochaine. Ils pourront alors tous en apprécier les conséquences sur leur vie quotidienne. Une diminution budgétaire du CNOUS signifie : fermeture ou privatisation de Restaurants Universitaires (comme il en fût question à Aix), suppressions de postes dans l’administration qui entraîneront des retards dans la gestion des bourses… En dehors des effets administratifs ce sera l'accès aux études supérieurs qui en sera encore diminué, alors que la fac est sensée être ouverte à tous. En effet, les bourses ne seront pas ou peu revalorisées. Rappelons que notre gouvernement s'était vanté en début d'année scolaire d'avoir augmenté les bourses de 1 à 4 euros par an et par personne, démontrant ici son dédain envers les étudiants et leurs conditions de vie. Aujourd'hui un étudiant boursier ne peut vivre dignement avec ce seul revenu, même aux échelons les plus élevés. Une hausse maximale de 4 euros sur une année entière n'arrange en rien leur situation financière.
L ‘amputation du budget du CNOUS provoquera également l'arrêt des rénovations de Cité U, un ralentissement dans la construction de résidences CROUS supplémentaires mais également une diminution de l'entretien quotidien de celles existantes. Aujourd'hui le nombre de chambres en résidences CROUS s'élève à 160 000 en France offrant ainsi un logement à seulement 1% d'étudiants universitaires. Cette carence en logement public pousse les autres étudiants à se loger au mieux dans des cités U privées bien plus coûteuses et n'offrant pourtant pas toujours de meilleurs locaux. Il s'agit ici encore d'une attaque en règle du gouvernement contre les étudiants issus des classes laborieuses qui se verront de plus en plus fréquemment contraints à renoncer aux études supérieures. La « priorité jeunesse » du gouvernement n’est qu’une fumisterie supplémentaire à ajouter au bilan social catastrophique de la présidence Hollande.
Néanmoins, il ne faut surement pas tomber dans l’illusion que le PS et l’actuel gouvernement socialiste agissent dans un souci d’égalité. Au contraire, ce que de nombreuses luttes étudiantes à travers le passé ont permis d’arracher comme victoire pour le progrès social, le parti socialiste le détruit. Ces politiques hostiles aux étudiants issus des classes populaires place le PS comme le fervent défenseur du rétablissement d’une faculté qui s’adresse à un seul public… celui de la bourgeoisie. Les étudiants communistes des Bouches du Rhône sont les seuls sur leurs campus qui militent toute l'année pour permettre un accès aux études supérieures pour tous les jeunes, sans distinction de classes et dans des conditions dignes en revendiquant :