Depuis la rentrée, une lutte contre les redoublements arbitraires se développe à l'ESPE d'Aix-Marseille (ex IUFM).
Beaucoup d'étudiants ayant validé leur M1 MEEF (master préparant au métier d'enseignant) ou leur M2 MEEF mais n'ayant pas été admis aux concours se trouvent contraints de redoubler par l'ESPE ! Une décision injuste qui fait payer aux étudiants la récente réforme des IUFM en ESPE et la refonte des concours alors qu'ils n'y sont pour rien !
La CGT Educ'action organise des AG depuis la rentrée, auxquelles ont pris part les étudiants communistes, pour que les problèmes liés à cette réforme émergent et qu'une mobilisation se développe. Voici les problèmes exposés :
• Redoublement alors que le Master a été validé entraînant parfois des pertes de la bourse.
• Fermeture de la prépa-concours (pour ceux qui ont un master hors ESPE) et Master MEEF obligatoire
• Aucun système de compensation pour les UE validées l'année précédente
• Aucun aménagement des emplois du temps pour permettre aux M1 d'assister au cours de M2 et aux M2 de préparer le nouveau concours
• Impossibilité de se réinscrire et mise sur liste d'attente
• Double inscription et double frais d'inscription !
Ces problèmes sont graves. Ils sont injustes, il n'est pas normal de faire redoubler des personnes qui ont validé leur master, surtout qu'un master ne se valide légalement qu'en 3 ans ce qui risque de contraindre son obtention pour ses étudiants. Ils précarisent nos conditions de vie par la perte du droit à bourse que cela peut entrainer. Ils révèlent une inégalité de traitement nationale : au Mans, à Nice, à Montpellier, en Guadeloupe et en Martinique les étudiants non-admis ont eu le droit de passer en M2 et des aménagements d'emploi du temps ont été organisés pour tous les étudiants! Il en aurait pu être de même dans notre ESPE, mais à cause de la situation d'endettement de l'Université d'Aix-Marseille le doyen préfère faire des économies sur le dos des étudiants…
Un rassemblement d'une centaine d'étudiants pour dénoncer la situation s'est déroulé devant le rectorat le 27 septembre.
Les étudiants communistes de l'ESPE soutiennent ce mouvement et tous les étudiants injustement victimes de cette réforme qui voient leur avenir menacé. Ces problèmes sont en lien direct avec toutes les précédentes réformes de l'enseignement supérieur que nous avons dénoncé et face auxquelles nous nous sommes mobilisés.
Le premier lien est à faire avec la LRU. Cette loi a contribué au processus d’autonomisation et de privatisation des universités. L'autonomie laisse les ESPE de chaque académie libres de se développer comme ils l'entendent ce qui explique les inégalités de traitement entre académies. Le processus de privatisation mène les universités à la faillite et se traduit par son incapacité à proposer des formations de qualité.
Le deuxième lien est à faire avec la masteurisation de l'IUFM. Depuis 2008, il est désormais obligatoire de détenir un Master pour devenir enseignant. Cela s’est traduit par la création du Master MEEF et par l'intégration des IUFM aux universités. Les étudiants communistes ont dénoncé cet allongement des études pour devenir enseignant qui alourdit le coût des études et tend à ségréguer socialement la profession. Les concours d'enseignements étant présentables à Bac + 5 le Master MEEF est également un diplôme précaire formant et préparant à un métier sans avoir de garantie de l'exercer et ne donnant aucun autre débouché sur le marché du travail !
La situation de l'ESPE aujourd'hui au vu de ces réformes n'est donc pas étonnante. La nouvelle réforme des universités, la loi Fioraso, ne revient en rien sur ces logiques mais au contraire les accroît.
Réunis en Assemblée Générale les étudiants de l’ESPE exigent :
• La possibilité pour tous les étudiants ayant validé leur M1 d’entrer directement dans un M2 adapté à la préparation des nouveaux concours écrits comme oraux.
• L’inscription à l’ESPE de tous les étudiants qui en font la demande.
• La réouverture des prépas concours.
• Le maintien des bourses
Les Etudiants Communistes de l’ESPE Aix-Marseille